« Quand je serai grand, je serai docteur » est une phrase prononcée par de nombreux enfants. Ce rêve, à l’âge adulte, peut parfois se transformer en une véritable épreuve. Une étude publiée en octobre 2021 révèle que 75 % des étudiants en médecine souffrent d’anxiété, tandis que 39 % d’entre eux présentent des symptômes de dépression. Alors pour exercer “le plus beau métier du monde”, des praticiens en exercice accompagnent bénévolement les tutorés. Ils les aident à améliorer leurs méthodes de travail et leur apportent un soutien psychologique, dès le deuxième cycle des études médicales. On parle de tutorat enseignant en médecine.
Quel est exactement l’objectif du tutorat en médecine ?
Le tutorat est une véritable institution en études de médecine. À l’université Paris-Saclay, le Programme d’Aide aux étudiants de la faculté de Médecine Paris-Saclay (PAMPS) chapeaute le tutorat. Son objectif principal est d’accompagner les étudiants vers la réussite et d’éviter le décrochage. Un soutien pédagogique et moral tout au long de leur parcours académique pour faire face à la charge de travail, à surmonter le stress lié aux examens et à affronter des situations de soins traumatisantes. En somme, il les encourage à rester motivé et à poursuivre leur rêve : devenir médecin.
En première année de fac (premier cycle), le tutorat est dispensé par des étudiants de deuxième année.
En ce qui concerne la préparation aux épreuves charnières (cinquième et sixième année), les médecins eux-mêmes encadrent les étudiants en demande.
Dans la tradition du compagnonnage en médecine, les enseignants volontaires donnent de leur temps pour s’occuper des futurs praticiens. Ils les aident ainsi à traverser au mieux cette période cruciale, et hautement stressante, où se détermine la spécialité de toute leur vie.
Nicolas NOEL, médecin, professeur en médecine et enseignant tuteur
Cependant, en cas de redoublement, un contrat pédagogique est exigé, et un suivi personnalisé est mis en place.
Enfin, à partir du troisième cycle, et ce, durant tout le cursus du diplôme d’études spécialisées (DES), le tutorat est obligatoire. Le tuteur accompagne pendant toute la période, et aide le futur docteur à développer son projet professionnel.
Quelle forme prend le tutorat enseignant en 2ème cycle de médecine ?
Le tutorat enseignant est proposé aux étudiants en cinquième et sixième année de médecine, par groupe de 2 à 4 étudiants. Pour bénéficier de l’encadrement d’un tuteur, les étudiants doivent se manifester auprès de la scolarité. Elle oriente ensuite les étudiants vers les enseignants responsables du tutorat, qui les mettent en relation avec les tuteurs disponibles.
Le regroupement des étudiants favorise un soutien psychologique mutuel lorsque l’un d’entre eux traverse une mauvaise passe.
Nicolas Noël
À l’université Paris-Saclay, depuis la structuration du tutorat en 2017, les promotions n’ont cessé de croître. Aujourd’hui, chaque promotion comprend environ 250 étudiants inscrits, qui peuvent demander à être tutorés par groupes. Une des méthodes fréquemment appliquée comporte :
- Une 1ère rencontre en juin, entre les étudiants volontaires et les tuteurs, pour une réflexion sur la méthode de travail appliquée et les éventuelles modifications qui peuvent être réalisées.
- Fin de l’été, ils valident ensemble la méthode de travail.
- Puis, ils se réunissent mensuellement, parfois de manière plus fréquente, en situation compliquée ou d’échéances importantes, pour des séances d’une à deux heures, au CHU (centre hospitalier universitaire).
Le rôle de l’enseignant tuteur consiste à personnaliser l’approche pédagogique. Il trouve des méthodes d’apprentissage et de travail adaptées à chaque étudiant tout en apportant un soutien psychologique. Cet accompagnement prépare à l’internat, en abordant les épreuves dématérialisées nationales (ex-ECN) et les nouveaux examens cliniques objectifs structurés (ECOS), plus sereinement.
Par ailleurs, certains étudiants de deuxième ou troisième année universitaire démarchent les enseignants tuteurs de manière individuelle. Il s’agit essentiellement d’étudiants en difficulté. Ils recherchent un soutien, des conseils concernant leur manière de travailler, ou même une aide sociale ou financière. En cas de besoin sur le plan psychologique, les étudiants sont adressés à des psychologues de l’université.
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