
Malgré le manque de considération, les 24 354 sages-femmes en France trouvent dans leur pratique une richesse intellectuelle et humaine. Aujourd’hui, le passage du diplôme au grade de docteur en maïeutique et la vision politique actuelle redonnent doucement ces lettres de noblesse à une profession autrefois admirée. Si vous voulez conjuguer savoirs médicaux, humanité et passion, le métier de sage-femme pourrait bien être fait pour vous.
Le rôle de la sage-femme
La sage-femme ou le maïeuticien pour les hommes, accompagne les femmes tout au long de leur vie génésique. C’est-à-dire, du suivi gynécologique de prévention, à la gestion des grossesses normales, des accouchements et des suites immédiates de la grossesse pour la patiente et son bébé.
En définitive, les sages-femmes sont présentes bien au-delà de la salle de naissance. Elles assurent des consultations de contraception, réalisent des échographies, participent à des interventions en procréation médicalement assistée ou en diagnostic anténatal. Leur champ de compétences, autrefois réduit, s’est considérablement élargi ces dernières décennies.
Il faut souligner que la sage-femme est garante de la physiologie, tandis que l’obstétricien intervient en cas de pathologie. Néanmoins, leurs interventions peuvent se chevaucher en cas de complications.
Claire Dran, Directrice adjointe Formation initiale Département Maïeutique, spécifie :
Nous dépistons la pathologie, puis nous prenons en charge la patiente sous l’autorité du gynécologue ou de l’obstétricien.
Les qualités humaines et scientifiques pour exercer le métier de sage-femme
Le métier de sage-femme repose sur trois qualités fondamentales :
- L’empathie : comme l’explique Claire Dran, « Un accouchement ce n’est pas toujours beau et merveilleux. Parfois, tout se passe bien, mais d’autres fois, des complications surviennent. La douleur, la souffrance ou les issues tragiques, bien que rares, nécessitent une grande compassion. » L’empathie permet de comprendre la douleur des patientes, leur détresse et de les accompagner autant dans la joie que dans les moments plus difficiles.
- La rigueur : chaque décision, chaque acte peut entraîner des conséquences majeures. Comme dans toute les disciplines médicales, la vigilance est de mise. Une attention minutieuse permet d’éviter des situations graves ou, au contraire, de les améliorer considérablement.
- La curiosité : ce métier exige une veille constante sur les avancées scientifiques. En moyenne, les données médicales deviennent obsolètes en cinq ans, certaines évolutions surviennent même en seulement deux ans.
Se former au métier de sage-femme : une formation médicale en six ans
Depuis 2024, la formation de sage-femme s’étend sur six ans après le baccalauréat, contre cinq auparavant. Elle début par une sélection via les parcours PASS ou LAS, menant au Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutiques (DFGSMA). Ce premier cycle met l’accent sur la physiologie et les soins infirmiers de base.
Dès la première année, les étudiants sont confrontés à la réalité du terrain grâce à une approche pratique : travaux pratiques, simulations sur mannequins, jeux de rôle, capsules vidéos… ainsi que des stages en hôpital général (dès le second stage, les étudiants sont en maternité, salle de naissance ou en suites de couches mère-enfant). Autant d’outils conçus pour les préparer à gérer des situations complexes. Comme le souligne Claire Dran,
Le principe ce n’est jamais la première fois sur un patient.
Ainsi, les étudiants s’entraînent d’abord dans un cadre fictif, avant de mettre en pratique leurs compétences dans des situations réelles.
À partir de la troisième année (L3), les stages se multiplient (obstétrique, gynécologie, pédiatrie). Ces expériences s’accompagnent de modules en sciences humaines, communication et recherche.
La suite du cursus, avec le Diplôme de Formation Approfondie (DFASMA 1 et 2), aborde les pathologies et prévoit 24 semaines de stages. Des techniques innovantes en pédagogie sont utilisées pour favoriser l’acquisition du raisonnement médical. La simulation haute fidélité est un des supports utilisé pour développer le savoir-faire et le savoir-être. Enfin, la 6ème année, dite préprofessionnelle comprend la réalisation d’une thèse d’exercice.
Ce parcours prépare les futurs professionnels au suivi gynécologique, à la grossesse, à l’accouchement, au postpartum et à la pédiatrie. Toutefois, certaines compétences spécifiques, comme l’IVG ou les échographies, nécessitent des formations complémentaires.
Tout au long de leurs études, chaque étudiante et étudiant bénéficie d’un suivi individualisé par un enseignant, garant d’un suivi pédagogique personnalisé. Et des référents de promotion et de stage, renouvelés chaque année, assurent un encadrement régulier.
Alors, prêt(e) à rejoindre cette voie exigeante et passionnante ?